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BIOHAZARD, LE COMMENCEMENT
La traduction du texte est © Hunk le 4e survivant, pour SurvivHor.com © 2001
Remerciements spéciaux à Matthew sans qui rien n'aurait été possible :-))
Merci Matt.
Chapitre 2 : Le Collier

Je venais de me rendre compte que j'avais une demi-heure de retard pour notre rendez-vous. "Bi-llyyyy" criai-je dans un vent pluvieux qui fouettait le lac.

Pas de réponse, comme il n'y en avait eu aucune à mes appels précédents. La nuit était encore chaude et je pouvais sentir la sueur dégouliner sur mon visage jusqu'au menton.

Je me suis retourné et j'ai regardé en direction du parking éclairé par la lune. Ma Shelby grise métallisée était la seule voiture qui était garée là. Billy en avait-il eu marre d'attendre après moi et serait-il parti? Ou peut-être cachait-il sa voiture dans les arbres pour que personne ne sache qu'il était là ?

J'ai saisi une lampe torche de police dans le coffre de la voiture et j'ai entamé mes recherches dans les bois avoisinants. J'ai cherché après Billy une heure durant mais je n'ai rien trouvé...seulement des souvenirs.

Billy et moi jouions ensemble dans ce parc quand nous étions gosses. Notre endroit préféré dans le parc était le hangar à bateaux qui se trouvait au bord du lac. Sur un coup de tête, je décidais alors de vérifier ce vieux bâtiment.

La porte grinça sur ses charnières. Je pénétrais dans l'enceinte du bâtiment obscurci et rallumais ma lampe torche. Son faisceau lumineux balayait l'intérieur de la structure. Il y avait une demi-douzaine de petites embarcations et des canoës. Certains étaient dans un état de délabrement avancé. Deux d'entre eux étaient complètement recouverts de toile d'araignées, certainement depuis des années. Ailleurs, on pouvait voir des moteurs qui avaient été démontés, des machines et divers outils.

" Billy, tu es là?" demandais-je. " C'est moi, Chris, ton ami "

Je ne reçut aucune réponse. La nuit était paisible comme la mort. Le bruit étouffé des courants d'air tournoyait dans les conduits d'aération du hangar. Tandis que je m'apprêtais à faire demi-tour, ma lumière fît soudainement scintiller un objet métallique brillant sur le sol. Je me suis dirigé vers cet objet et j'ai regardé plus curieusement. C'était un collier en or attaché à une petite pièce de monnaie, elle aussi en or.

Je l'ai ramassé et je l'ai rangé précieusement, le sang me montait à la tête. C'était bien un collier : une des deux chaînes en or semblables à celle que j'avais offerte à Billy et sa fiancé Rose, pour leurs fiançailles. Je savais pertinemment que Rose avait une peur bleue de l'eau. Elle ne serait jamais venue jusqu'ici, dans un hangar à bateaux. C'est donc Billy qui a dû le perdre en attendant de pouvoir me révéler ce qu'il savait. Si quiconque doutait encore que Billy était vivant et que je lui avais parlé au téléphone, ceci en était la preuve.

J'étais maintenant quasiment certain que mon vieil ami était vivant, mais je ne savais toujours rien sur les ennuis qu'il pouvait avoir. Je n'arrivais pas encore à comprendre quel rapport pouvait avoir Billy dans ces séries de meurtres atroces perpétrés dans la ville de Raccoon et qui ont semé la terreur parmi la population.

Je décidais ensuite de retourner sur les lieux des 2 derniers meurtres pour voir si les officiers de la brigade criminelle arrivaient à une quelconque conclusion.

* * * *

Cinq voitures de police, une dépanneuse et une ambulance prête pour la morgue étaient garées le long de la route. J'ai faufilé ma Shelby au travers des véhicules pour m'arrêter derrière une patrouille. Je suis passé sous le cordon de police qui délimitait la scène du carnage sanglant.

" Ah quand même ! Ce n'est pas trop tôt" dit une voix râpeuse masculine par-dessus le vacarme des radios de police. Je me suis retourné et j'ai fixé le visage boulimique de Brian Irons, chef du département de police de la ville de Raccoon. Irons est l'homme qui est en charge de l'organisation des S.T.A.R.S.

" Redfield, pourquoi avez-vous mis les voiles alors que vous étiez le premier arrivé sur les lieux ? " dit il.

"J'ai repéré le meurtrier et j'ai commencé la chasse, chef" lui répondais-je, ne voulant encore rien lui dire au sujet de Billy.

"Ainsi vous avez vu l'auteur de ces crimes?"

"J'ai vu quelque chose mais je ne suis pas sûr de ce que c'était"

" Vous pataugez dans la choucroute pour résoudre l'énigme de ces meurtres, n'est-ce pas Redfield? " dit il en se retournant vers un leader des S.T.A.R.S. hyper critiqué et que tout le monde ici connaissait et détestait.

Irons ne croyait qu'en lui et à l'application stricte de la loi. Il ne pouvait imaginer quelqu'un d'autre plus compétent que lui !

" Vous voulez peut-être me remplacer, chef? Avec un talent comme le vôtre, vous devriez pouvoir résoudre cette énigme en moins d'une heure j'en suis sûr!"

" Ne me faites pas rire, j'ai les lèvres gercées"

"Laissez-moi tranquille à présent, chef"

Pendant un moment, il a jeté un long regard furieux sur moi avec une haine et le mépris d'un terroriste. L'homme était en quête de pouvoir. J'avais même entendu qu'il projetait de se présenter comme candidat à la mairie aux prochaines élections.

Dix ans auparavant, la ville de Raccoon était une petite communauté d'exploitation agricole tranquille. Le maire était aimable et glorifié. Il se contentait de faire attraper les chiens errants de la ville, un fauteuil de maire sans histoire. Mais lorsque la compagnie Umbrella est venue s'implanter pour construire son centre de recherche, soudainement il y eut de nouveaux visages et de nouveaux bâtiments fleurirent un peu partout.

Avant même que quelqu'un ne comprenne ce qui s'était passé, presque la moitié de la population de la ville de Raccoon dépendait directement de la compagnie Umbrella pour vivre. Tout à coup, le poste de maire était devenu une convoitise, une position de puissance dont un politicien véreux pouvait tirer partie.

Pendant que la démographie augmentait, le crime lui aussi était en hausse. A tel point que la compagnie a proposé la création d'une brigade anti-criminalité spéciale, financée pour moitié avec les fonds de la corporation. La ville avait approuvé et c'est ainsi que naquit l'unité d'intervention S.T.A.R.S.

Brian Irons avait été le premier commandant de l'unité. Il y a deux ans, il fût promu au grade de commandant en chef de la police de Raccoon. C'est le mystérieux lieutenant Albert Wesker qui l'a remplacé à la tête de l'équipe des S.T.A.R.S.

"Je m'occuperai de vous plus tard, Redfield" me dit finalement le chef.

"J'attends ça avec intérêt, monsieur"

Il commença par dire quelque chose, puis a repéré des journalistes et des photographes nouvellement dépêchés sur place. Je sentais la roue tourner. C'était une aubaine pour Irons de se montrer devant tous ces médias. Et ce n'était pas un simple détective des S.T.A.R.S. comme moi qui lui aurait fait raté cette occasion.

" Pour les renseignements sur ces meurtres, veuillez vous adresser au responsable de la section criminelle " ordonna-t-il. Il fît alors une grimace soucieuse comme s'il était consterné, puis se dirigea vers la meute de journalistes pour une déclaration officielle. Je ne me souviens plus très bien de ces propos, un discours appris par coeur sur le dur et pénible travail que lui et son équipe continuaient à entreprendre sur ces affaires de meurtres. L'homme lut si bien ses lignes qu'il aurait dû recevoir un Oscar pour son rôle d'interprétation.

Quelques minutes plus tard, j'ai remarqué que le responsable de la section criminelle regardait Brian assez durement et avec au moins autant de dégoût que moi. Irons a dû sentir mon regard dans son dos parce qu'il s'est retourné et m'a observé, puis s'est approché de moi avec un regard des plus pensif.

" Chris, si je comprends bien vous avez pu suivre le déroulement de ces meurtres"

" Ouais. J'ai même failli renverser la fille"

" Nous avons trouvé des douilles de calibre 9mm sur la route. Elles proviennent de votre arme?"

" Probablement. J'ai vidé le chargeur sur le tueur"

" Bien ! vous devez avoir un signalement précis de l'homme"

" Je n'ai pas dit que c'était un homme"

" Cesser de jouer ce jeu avec moi, Chris"

J'ai regardé le chef pendant un long moment, en me demandant s'il n'allait pas m'enfermer dans l'asile le plus proche quand il entendrait la suite. Il n'y avait qu'une seule façon de le découvrir.

" Je ne pense pas que ces personnes soient mortes aux mains d'un homme"

" Vous voulez une fois de plus me faire marcher, cher ami !"

" La chose sur laquelle j'ai tiré n'avait rien d'un humain. C'était une sorte d'animal extrêmement puissant, une énorme bestiole noire qui ressemblait à un chien. Le plus grand et le plus incroyable clébard que j'ai jamais vu !"

Le chef dit alors :

"S'il ressemblait un chien, peut-être était-ce tout simplement un chien. Peut-être un Mastiff ou une autre grande race. Quant à son attaque violente, elle est certainement due à la rage"

"Un animal atteint de la rage pourrait mordre un humain, chef, mais la maladie ne transforme pas soudainement les chiens en de puissantes bêtes sanguinaires. Si vous aviez pu sentir la puanteur terrible qui se dégageait de cette bête, vous sauriez que cette odeur putride n'est connue d'aucune maladie. Et il y a autre chose. Vous ne pouvez pas tuer cette chose avec des balles de revolver. Vous ne pouvez même pas ralentir sa progression, ni la blesser. J'en sais quelque chose, j'ai vidé tout mon chargeur sur elle"

" Pourquoi ne viendriez-vous pas faire un tour jusqu'au QG avec moi, Chris. Vous me raconteriez toute votre histoire du début à la fin, comme vous l'avez vécu !"

"Non-merci. Je pense que ça doit être la même chose pour vous mais...je préférerais rentrer chez moi pour aller me coucher. J'établirai mon rapport demain matin. C'est une nuit accablante pour moi et je suis vidé"

Je me suis éloigné et ai commencé à marcher vers ma voiture. Pas très vite apparemment, parce qu'un journaliste s'était extirpé de la foule et venait droit dans ma direction.

"Puis-je vous parler, Chris?" a interpellé le journaliste tout en courant vers moi avec son long imperméable qui volait au vent. C'était un type d'ici que je connaissais et que j'appréciais, mais je n'étais pas encore sur le point de me confier aveuglément au premier journaliste venu. Il était presque arriver à la voiture quand j'ai allumé le démarreur pour me mettre en sens inverse.

" J'ai entendu dire que vous avez été témoin de ces meurtres, Chris" dit il en courant rapidement le long de la voiture.

" Quand les S.T.A.R.S. réussiront à protéger nos citoyens?"

" Demandez ça au chef Irons" lui dis-je, en accélérant subitement la Shelby dans une flaque qui éclaboussa Brian. Voir son visage furieux dans mon rétroviseur fut une vision qui m'enchanta !

Le compteur était au bord des 80 Km/h quand j'ai finalement levé le pied de l'accélérateur et j'ai laissé la voiture rouler, tandis que je reconsidérais tous ces évènements. Retrouver Billy était la clé de tous ces mystères. J'étais convaincu qu'il connaissait le secret qui se cachait derrière tous ces horribles meurtres qui se sont déroulés à Raccoon, installant une atmosphère de terreur.

Mais comment allais-je faire pour trouver Billy maintenant?

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Les images et textes de ce dossier sont © Hunk et © Wesker, 2001, pour SurvivHor, utilisés avec leur aimable autorisation.
© The Last Escape 2007